Tuesday, September 4, 2007

Femmes

Les 2 derniers textes de la leçon 1 parlent de la femme, de son rôle comme prêtresse, de sa place dans la spiritualité d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Et la lecture de ces 2 textes me forcent à me pencher sur ma féminité.

Je suis heureuse, en fait, car ce cheminement vers la prêtrise, en plus de me permettre d'entrer en contact toujours plus étroit avec la Déesse, me fera aussi, et surtout, entrer en contact avec ma propre féminité. Avec la Déesse en moi, en somme. Mais n'est-ce pas le rôle d'un prêtre ou d'une prêtresse d'incarner la divinité qu'il ou elle sert? Chez les chrétiens on dit que le prêtre est le représentant du Christ, et chez les paiens, il y a le rituel appelé: Drawing down the Moon, dans lequel la prêtresse incarne la Déesse. Il ne s'agit pas, bien sûr, de s'enfler la tête, et de se prendre pour une autre, mais simplement de reconnaitre la Déesse en moi, et en chaque femme.

Depuis mon enfance, j'ai eu des mauvaises expériences avec des filles. J'ai constaté que les filles entres elles étaient souvent hypocrites et méchantes, et très tôt j'ai préféré la compagnie des garçons. En vieillissant, je ne sais pas si c'est du à ma perception qui a changé, mais il me semble que je redécouvre les femmes de mon entourage. J'observe plus attentivement, et je découvre en elles une force extraordinaire. Peut-être aussi que les femmes s'approprient cette force en vieillissant, qu'elles deviennent plus sereines, plus compatissantes... je ne sais trop. Toujours est-il que mon regard sur la féminité n'est plus le même qu'avant. Je me souviens que ma mère me disait toujours qu'une femme se doit de veiller à ne jamais être une cause de péché pour l'homme, c'est à dire, à ne pas provoquer en lui de désir sexuel. Je n'avais pas le droit de porter le moindre vêtement sexy, ni même sugggestif. Je n'avais pas non plus le droit de d'avoir de chum quand j'étais adolescente, pas avant d'avoir atteint l'âge de me marier. Et là encore, ma mère m'incitait à ne sortir avec un garçon que si je croyais pouvoir passer ma vie avec lui. Ça m'a pris des années (et un divorce) pour m'affranchir de ça. Et aujourd'hui, à presque 30 ans, je commence ma vie de femme. Et je la commence en cheminant sur la voie de la prêtrise. Alors pour moi, c'est vraiment une quête de ma féminité que j'entreprend. Je ne regrette pas d'avoir embrassé ma féminité si tard, puisque je le fais avec plus d'expérience et de maturité. Je suis prête a vivre une sexualité stable, sereine et épanouie. Je ne base plus mon accomplissement personnel sur avoir ou ne pas avoir d'enfants. J'ai un but, une vocation, qui me définit vraiment.

Ces réflexions semblent peut-être sans lien avec les textes lus, mais le lien est là. J'ai retrouvé dans ces textes ce qui m'a fait vibrer quand la Déesse s'est révélée à moi, il y a 2 ou 3 ans, quand j'ai senti que mon rôle de femme était d'être un réceptacle, de recevoir la semence de la vie, et de la transformer pour qu'elle porte des fruits. Alors ce qui en a découlé, c'est une introspection sur la Déesse en moi, sur ma féminité, sur mon rôle en tant que femme et prêtresse. J'arrive même à comprendre d'avantage la pensée féministe, même si je crois que je ne pourrai jamais y adhérer complètement. Je veux dire, je comprends pas celles qui disent que la majorité des hommes sont des violeurs potentiels, celles qui veulent faire payer les hommes pour ce qu'elles ont "souffert pendant si longtemps", celles qui veulent non pas l'égalité des sexes, mais la supériorité de la femme. Je crois fermement que égal ne veut pas dire pareil. Je crois que le rôle de la femme et celui de l'homme ne sont pas les mêmes. Je ne voudrais pas être prêtresse du Christ, par exemple, car c'est une religion patriarcale, et que ce rôle revient mieux, à mon sens, à un homme. De la même façon, je vois mal un homme être prêtre de la Déesse. Dans les deux cas, la prêtrise n'est pas la même, le rôle n'est pas le même. En ce sens que le prêtre chrétien incarne le Christ, et la prêtresse incarne la Déesse. Mais ils sont égaux. J'ai particulièrement apprécié le texte de Elisabeth Warnon, et son appel aux femmes. J'espère de tout coeur que vraiment cette Ère du Verseau verra se lever des générations de prêtresses qui serviront la Déesse, des femmes qui réclameront leur féminité, qui refuseront de se plier aux exigences des hommes qui prétendent les cantonner dans un rôle de soumission. Mon voeu est que plus jamais une femme ne se fasse exciser, ou balancer de l'acide au visage, que plus une femme ne soit contrainte de se voiler, ou de s'habiller jusqu'au cou, que la sexualité de la femme soit honorée comme il se doit, que les hommes ne répugnent plus d'avoir une relation sexuelle avec une femme pendant ses règles, que les femmes elles-mêmes fassent la paix avec leurs règles, comme je fais la paix avec les miennes, après 16 ans de saignements non bienvenus. Et si je peux amener une seule femme à découvrir et embrasser sa féminité dans tout ce qu'elle comprend, comme moi même j'ai mis trop de temps à le faire, je considérerai cela comme un accomplissement dans ma vie. Par dessus tout, c'est d'abord mes jeunes soeurs que je voudrais amener à cela, elles qui ont eu comme moi la même éducation répressive. Je ne sais trop comment faire, mais je demande à la Déesse de m'accompagner à travers cela, et de me préparer le terrain.

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